25 avril 2006

Les démons à ma porte (Jiang Wen)

25 avril 2006
Dans un village reculé, miraculeusement épargné, d'une Chine occupée par l'armée nippone, Ma Dasan, un paysan, est menacé une nuit par des soldats de l'Armée chinoise. Ceux-ci lui confient deux sacs à l'intérieur desquels se trouvent un prisonnier japonais et son interprète chinois.
Dasan et sa maîtresse, une jeune veuve enceinte, cachent les prisonniers et en prennent soin. Malgré la hargne du Japonais, une certaine humanité s'insinue dans leur relation, en partie grâce aux traductions volontairement erronées de l'interprète qui cherche à sauver sa propre vie en amadouant les villageois.
Six mois s'écoulent. La famine s'empare du village et les habitants, ne sachant plus quoi faire de leurs prisonniers, décident de les mettre à mort. Or, aucun d'entre eux n'accepte de prendre la responsabilité d'un tel acte.


Commentaire : "Les démons à ma porte" détonne par rapport aux productions chinoises contemporaines : approche anti-nationaliste et antimilitariste revendiquée, les codes d' honneur critiqués et ridiculisés et aucune vision romantique de la guerre n'est présente. Jiang Wen choisit la plupart du temps de filmer près des corps des villageois : nous sommes proches de leurs hésitations, leurs peurs, de la brutalité subie et de leurs moments d'humanité. Toutefois, le n&b (sublime) donne un peu de recul jusqu'à la sublime mémorable scène finale cette fois en couleur. C'est avant tout cette façon d'osciller entre le comique et le tragique, entre l'absurdité voire la loufoquerie et la dure réalité du quotidien sans perdre de la cohérence du film qui m'a le plus séduit.

Note : 4,5/6

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